Dans le cadre du 41ème anniversaire de la création de l’Association Marocaine des Droits Humains, la section parisienne revient sur ses étapes historiques et la chronologie de ses différents évènements phares. Cet article met la lumière sur le combat pour la dignité, les droits humains et la démocratie dans lequel s’est engagée l’AMDH depuis sa création en 1979.

L’Association Marocaine des Droits Humains a été créée le 24 juin 1979, période marquée par les violations des droits humains au Maroc où le mot d’ordre était répression et où les pratiques de disparitions forcées, torture et arrestations étaient largement utilisées. Cette création est venue dans le but de participer à la lutte pour la démocratie et les droits humains que connaissait le pays.

Les principes fondamentaux de l’AMDH ont vite été décidés : l’Universalité des Droits Humains, la Globalité des Droits Humains, l’Action de Masse, l’Indépendance, la Démocratie et le caractère Progressiste de l’Association.

Quatre étapes sont à retenir dans l’Histoire de l’AMDH :

  • L’étape de la création (1979 – 1983) :

L’AMDH a dès le départ conçu et adopté les principes d’Universalité et de Globalité des Droits Humains. L’expérience du militantisme des années 70 au Maroc lui a permis d’acquérir un nombre de notions et de définir ses objectifs. Treize sections ont vu le jour pendant cette période et sont : Casablanca, Rabat, Marrakech, Tanger, Nador, Kenitra, Meknès, Beni Mellal, Fès, Settat, Agadir, Oujda et Khémisset.

Les premiers combats dans lesquels s’est engagée l’AMDH sont la libération de tou-te-s les priosonnier-e-s politiques, l’amnistie générale et le retour des exilé-e-s, la libération de la Palestine et a lancé également des débats et a animé des formations autour des droits des femmes.

  • L’étape de l’interdiction (1984 – 1988) :

Les difficiles années 80 n’ont épargné personne, l’AMDH a eu également sa part de répression a été interdite à travers ses activités, les activités de ses sections, l’annulation de son deuxième congrès national, l’arrestation et la condamnation politiques de ses membres et une stagnation générale de son fonctionnement.

  • L’étape de la reprise des activités (1988 – 1991) :

La fin des années 1980 et le début des années 1990 ont connu une dynamique sociale notamment avec la libération de quelques détenu-e-s politiques et parmi eux/elles les responsables de l’AMDH, ce qui a permis de reprendre le travail et l’organisation de différentes activités, parmi elles le deuxième congrès national dit de la « renaissance » et qui a eu lieu le 11 mars 1989. L’AMDH s’est engagée dans plusieurs chantiers tels que : le suivi des violations des droits humains, la liberté d’expression, la situation des détenu-e-s politiques, la préparation de la charte nationale des droits humains publiée le 10 décembre 1990 en coordination avec d’autres organisations, la reconstruction des sections, l’élargissement des relations internes et externes et l’organisation du 3ème congrès national à la suite duquel plusieurs sections ont été créées et où le travail de l’Association a repris son essor.

  • L’étape de l’évolution du travail de l’AMDH et l’élargissement de ses missions (1994 – 2001) :

Le 3ème congrès a été l’occasion d’aborder des sujets liés au droit du travail, droit à la santé, les droits culturel et linguistiques amazighes, droits des femmes et des enfants. Les 4ème et 5ème congrès a également eu lieu durant cette période et a coïncidé, entre autres, avec la libération de certain-e-s prisonnier-e-s politiques et la ratification de nombreuses chartes pour les droits humains par le Maroc. Une grande marge a été réservée à la formation et à l’auto-formation au sein de l’AMDH, la documentation des violations et la rédaction des plaidoyers et de rapports.

L’AMDH s’est également engagée dans la lutte contre l’impunité vis-à-vis des responsables des graves atteintes aux droits humains, thème de son 6ème congrès, et pour une constitution démocratique au Maroc, thème de son 7ème congrès. Elle a également appelé l’Etat marocain a mené une enquête sur les responsables de ses violations et a continué de s’engager pour la vérité et contre l’impunité avec d’autres organisations, ce qui a permis de donner lieu aux séances d’auditions publiques de témoignages.

Source : Résumé de l’Histoire de l’AMDH / Bureau Central 2994 (traduit et adapté)

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