Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue des Suisses 92000 Nanterre
asdhom@asdhom.org / www.asdhom.orgNous venons de procéder à la réactualisation et la mise à jour de nos listes de prisonniers politiques et d’opinion et c’est ce qui explique le retard de ce présent point hebdomadaire.
Vous pouvez consulter les nouvelles listes sur notre site www.asdhom.org en allant à la rubrique « Campagne de parrainage ». Des annotations et commentaires ont été ajoutés quand cela est possible pour permettre aux parrains et aux marraines de suivre et d’avoir des nouvelles de leurs filleuls. Des liens hypertexte ont été établis pour beaucoup de noms de ces listes. Ils permettent d’accéder directement à la fiche du détenu politique en question. Toute la liste sera couverte dans un meilleur délai.
Le dernier bilan chiffré de cette opération de parrainage remonte à décembre 2013. Nous avions alors 261 prisonniers politiques et d’opinion dont 183 étaient en détention et 78 attendaient leurs procès.
Au bilan d’aujourd’hui, ils sont 288 dont 208 purgent une peine d’emprisonnement et 80 sont en attente, soit en état d’arrestation, soit en état de liberté provisoire. Ils sont répartis sur les groupes suivants : UNEM(44), Sahraouis(108), Mineurs-Ouarzazate-Imider(20), Chlihat-Paysans(9), Mouvement 20-Février(26), Liberté d’expression-Journalistes-Avocats-Syndicalistes(17), ANDCM(7), Islamistes(21), Mouvements sociaux(32), Liberté de culte et liberté individuelle(4).
Ce bilan ne tient pas compte des informations que nous vous livrons dans ce point n°57.
Groupe 20-Février à Al-Hoceima : Abdelhalim Bakkali, membre de l’ANDCM et du 20-Février de Béni Bouayach, a été autorisé à quitter la prison le 5 mars 2014, le temps d’assister aux funérailles de son père qui venait de mourir à l’hôpital de la ville d’Al-Hoceima. Son père était très affecté par son incarcération. Soutenu par ses camarades et les membres de sa famille, Abdelhalim a pu au moins arracher à l’administration pénitentiaire ce moment d’adieu et de deuil. De retour en prison, il va comparaitre le 10 mars devant la Cour d’appel d’Al-Hoceima suite à l’appel introduit par le parquet contre la réduction de sa peine d’emprisonnement. Rappelons qu’il avait été condamné en première instance à 4 ans de prison ferme. Cette peine a été réduite à 2 ans en appel. Heureusement que la Cour n’a pas suivi le parquet. Sa peine de 2 ans a été maintenue et Abdelhalim doit en principe quitter la prison vers le 12 mai prochain. Il est retourné entre-temps à la prison Sept Villages de Tanger où il peut poursuivre ses études et passer ses examens de master.
S’agissant toujours du même groupe, deux de ses jeunes membres ont recouvré leur liberté le samedi 8 mars 2014. Il s’agit d’Abdallah Afallah et d’Abdelmajid Bouscout. Ils ont été condamnés à deux ans de prison ferme par le tribunal d’Al-Hoceima après les événements qu’a connus Béni Bouayach le 8 mars 2012. Toutes nos félicitations à eux, à leurs familles et à tous leurs soutiens qui sont venus les accueillir à la sortie de prison.
Groupe Berchid (nouveau) : Le 5 mars 2014, trois militants et membres de l’AMDH-Berchid, Mohamed Boutajin, Nabil Sahli et Allal Nasri, ont été convoqués par le Procureur du roi près le tribunal de 1ère instance de la ville de Berchid. Ils sont poursuivis à la suite d’un sit-in de solidarité organisé à Boufakran, commune de Sahel (Berchid), en faveur d’une vielle personne, injustement arrêtée après avoir été condamnée à quitter sa maison et sa terre qu’elle avait achetées il y plus de 17 ans.
Groupe Liberté d’expression-Journalistes : le 10 mars 2014, la chambre correctionnelle du tribunal d’appel d’Agadir se dessaisie du dossier de Ammi Fadili, secrétaire général de l’AMDH-Tata, et de Abdellatif Belkaid, membre de l’ANDCM-Tata, pour incompétence et passe le dossier à la chambre criminelle. Ce qui laisse craindre le pire. Tous les deux sont poursuivis pour « violences contre les forces de l’ordre et offense à fonctionnaire » après une série de rassemblements de protestation pacifique dénonçant la mauvaise gouvernance de la ville de Tata.
Par ailleurs et s’agissant du journaliste Mustapha Hasnaoui qui purge une peine de3 ans de prison ferme à la prison centrale de Kénitra, son comité de soutien, coordonné par la Ligue Marocaine de Défense des Droits de l’Homme (LMDDH), a appelé à une conférence de presse le 12 mars 2014 pour faire part aux médias des derniers développements de ce dossier en lien notamment avec la décision dugroupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire d’interpeller les autorités marocaines sur la détention de Mustapha Hasnaoui.
Groupe 20-Février à Tiflet : Le procès de Fouad Balbal, secrétaire général de l’AMDH-Tiflet, a repris le 5 mars 2014 au tribunal de Khémisset. Tous ses soutiens ont pu cette fois assister à l’audience. Sa peine à été ramenée de 6 mois à 3 mois de prison ferme. Il a donc pu quitter la prison et recouvré sa liberté le lundi 10 mars 2014. À l’appel de l’AMDH-Tiflet, nombreux de ses soutiens étaient là pour l’accueillir à sa sortie de prison. Ceci n’a pas plu aux autorités qui ont tout fait pour empêcher cette rencontre.
Groupe UNEM-Kénitra : Les cinq militants de l’UNEM-Kénitra, Abderrahim Taouil, Ismail El-Ahmar, Zakaria Rakkas, Abderrazak Jakko et Karim Boussaâdan, arrêtés le 20 janvier (voir points précédents) ont été condamnés le mardi 4 mars 2014 en première instance à 8 mois de prison ferme et 1000 Dh d’amende chacun. Rappelons qu’ils observent en prison une grève de la faim depuis le 9 février 2014.
Groupe Sahraouis-Laâyoune : Le tribunal de Laâyoune a reporté le 12 mars 2014, pour la quatrième fois, le procès des cinq prisonniers politiques sahraouis,Mohamed Ali Saâdi, Youssef Bouzid, Mohamed Garnit, Yacine Sidati et Aziz Hramech qui avaient été arrêtés à Laâyoune le 9 mai 2013 après la manifestation du 4 mai (voir points précédents). Ils avaient passé 5 mois de détention préventive avant d’être libérés le 23 octobre 2013 pour être poursuivis en liberté provisoire. Leur prochain procès est fixé au 14 mai 2014.
Avant eux, c’est un autre prisonnier politique sahraoui, Abdeslam Loumadi, qui a vu son procès reporter le 5 mars 2014, par le même tribunal et pour la deuxième fois, au 26 mars 2014. Il est poursuivi pour « violences contre agents de l’Etat, incitation à la violence, rassemblement armé, constitution de bande criminelle, etc. » ; Rien que ça…
Toutes ces informations nous préoccupent au premier plan. Notre campagne de parrainage doit s’amplifier pour gagner plus de parrains et de marraines. Nos listes de victimes de procès inéquitables au Maroc ne cessent de s’allonger. Leur écrire pour les soutenir à vaincre l’isolement et pour les conforter dans leur combat pour la justice et la dignité devient un devoir auquel nul démocrate ne doit se dérober.
Le bureau exécutif de l’ASDHOM
Paris, le 15 février 2014
Home /Non classé/Point hebdomadaire n°57 sur la campagne de parrainage des prisonniers d’opinion au Maroc.