Dans une escalade sans précédent, plusieurs activités programmées par l’AMDH ont été annulées par les autorités ; c’est ainsi que :

1. Le 12/07/2014 après avoir reçu l’autorisation d’organiser une activité publique dans une salle publique, la section AMDH/SAFI s’est vue refuser l’utilisation de la salle par les autorités locales.

2. Le 15/07/2014 la section AMDH/AZROU qui avait reçu l’autorisation d’organiser une conférence dans une salle publique s’est vue refuser à son tour l’utilisation de la salle.

3. Le 22/07/2014 la section AMDH/AZROU a été interdite d’organiser une conférence dans une salle publique à IFRANE.

4. Le 23/07/2014 la section AMDH/TAHLA n’a pu organiser une conférence autorisée dans un local public ; les responsables de la section ont été convoqués par le pacha (autorité dépendante du ministère de l’intérieur) qui leur a signifié l’interdiction sous prétexte qu’il « a reçu des directives en haut lieu pour interdire toute activité de l’AMDH dans des lieux publics » ; le responsable a précisé qu’il s’agit de directives à l’échelle nationale.

5. Le 23/07/2014 la section AMDH/KARIAT BA MOHAMMED a constaté une campagne menée par les autorités pour inciter les jeunes à se détourner de l’AMDH.

6. Le 24/07/2014 la section AMDH/EL JADIDA a été interdite d’organiser un sit-in (qui ne nécessite aucune autorisation) pour dénoncer les viols de jeunes filles ; à la question « sur quoi vous basez-vous pour interdire le sit-in ? », un responsable des autorités (un caïd) a répondu « sur rien, c’est comme çà ».

7. Au jour du 24/07/2014 pratiquement toutes les colonies de droits humains projetées par l’AMDH ont été annulées par les autorités sous prétexte de manque de disponibilité des locaux.

Il est clair, et le pacha de la ville de TAHLA l’a exprimé sans ambigüité, qu’il s’agit d’une décision prise en haut lieu pour entraver le travail de l’AMDH ; décision qui survient après les déclarations du ministre de l’intérieur devant le parlement et du ministre du tourisme où ils accusent les organisations de droits humains de ternir la réputation du pays, d’entraver l’action des forces de sécurité dans leur lutte contre le terrorisme et d’œuvrer pour des agendas extérieurs ; il semble que le fait de réclamer le respect de la loi et de dénoncer les violations ( arrestations arbitraires, tortures, jugements inéquitables…) commises par les autorités soit devenu synonyme de soutien au terrorisme et de trahison envers le pays.

Il s’agit ni plus ni moins de mesures arbitraires qui font fi de toutes les lois aussi bien nationales qu’internationales ; il s’agit d’abus de pouvoir dans l’exercice de fonction contre une association reconnue d’utilité publique ; à croire que nous sommes dans un état d’exception où toutes les lois sont suspendues

Compte tenu de cette situation, nous informons toutes les organisations nationales et internationales, toutes les instances nationales et internationales, toutes les personnes qui œuvrent pour un Etat de droit sur les dangers que courent le pays face à ces positions et mesures liberticides qui vont à l’encontre des déclarations officielles sur l’engagement de l’Etat marocain à respecter les libertés et les droits.

De notre côté, nous avons publié des lettres ouvertes et des communiqués qui dénoncent ces agissements et nous comptons recourir à toutes les mesures légales pour répondre à cet arbitraire et à ces accusations fallacieuses.

Le bureau central de l’AMDH

Le 4 août 2014.

khadija répression

Archive : Photo de Bladi.net lors de la manifestation contre la grâce royale accordée à un pédophilie, réprimée violemment l’année dernière, et à laquelle l’AMDH  avait d’ailleurs participé.

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