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Aujourd’hui, des militants de l’ACAT se sont rassemblés devant le musée de la Légion d’honneur afin de protester contre la remise de la Légion d’honneur à Abdellatif Hammouchi, le chef du contre-espionnage marocain, visé par des plaintes pour complicité de torture déposées par des victimes marocaines et l’ACAT.

Plusieurs membres de l’ACAT portaient des portraits de grandes personnalités des droits de l’homme ayant toutes reçu la Légion d’honneur, pleurant [1] : Victor Hugo, Emile Zola, Stéphane Hessel, Nelson Mandela et Jacques de Bollardière.

« C’est la Légion d’honneur que l’on déshonore. Abdellatif Hammouchi est mis en cause par au moins deux victimes qui allèguent avoir été torturées au centre de détention de Temara administré par la Direction de la surveillance du territoire marocain dont M. Hammouchi était déjà à l’époque des faits le responsable. Le geste des autorités françaises indique clairement que la France a décidé de faire prévaloir ses intérêt diplomatiques sur l’intérêt des victimes » témoigne Nordine Drici,  directeur des programmes de l’ACAT. « Cette décoration semble être une contrepartie de la reprise de la coopération, un geste destiné à laver le soi-disant affront de la justice française qui a osé faire son travail en convoquant M. Hammouchi le 20 février 2014. »

« La remise de la Légion d’honneur à M. Hammouchi est un affront aux victimes de torture, aux droits de l’homme et à un symbole de la république française » a ajouté Jean-Etienne de Linares, délégué général de l’ACAT. « Cet hommage est un blanc-seing pour les tortionnaires, une façon de leur dire que la France regarde ailleurs. »

La Légion d’honneur est en théorie attribuée par la France à des personnes « ayant rendu des services à la France » ou « encouragé des causes qu’elle défend », dont les droits de l’homme.

En mai 2013 un ressortissant franco-marocain, Adil Lamtalsi, et l’ACAT ont déposé une plainte pour « complicité de torture » contre Abdellatif Hammouchi, le chef de la DST. Cette plainte a donné lieu, en février 2014, à la remise par la police française d’une convocation à M. Hammouchi, alors présent en France, sur demande d’une juge d’instruction française, ce qui avait provoqué le courroux du Maroc. Dans le même temps, l’ACAT a déposé une autre plainte pour torture pour le compte d’Ennaâma Asfari, défenseur des droits de l’homme sahraoui incarcéré au Maroc. L’ACAT a reçu une convocation de la justice marocaine dans le cadre d’une plainte pour « diffamation, outrage envers les corps constitués, utilisation de manœuvre et de fraude pour inciter à faire de faux témoignages, complicité et injure publique ».

Pierre Motin

Chargé des relations médias

01 40 40 40 24 / 06 12 12 63 94

www.acatfrance.fr

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