Communiqué.
L’Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM) a appris par un communiqué publié par la famille Ben Barka que leur avocat, Me Maurice Buttin, est de nouveau appelé à comparaître ce jeudi 2 avril devant la Cour d’appel de Douai, après avoir été relaxé le 15 avril 2014 par le tribunal correctionnel de Lille.
Rappelons qu’en février 2014, une campagne initiée par l’ASDHOM et l’Institut Mehdi Ben Barka avait recueilli plusieurs centaines de signatures d’associations, d’organisations et de personnalités de par le monde en guise de soutien à Me Maurice Buttin, lorsqu’il devait comparaître en première instance devant le tribunal de Lille le 18 février 2014. Ce procès honteux lui a été intenté suite à la plainte déposée contre lui par Miloud Tounsi, alias Larbi Chtouki, pour « violation du secret professionnel ». Il lui reproche d’avoir divulgué au journaliste Joseph Tual, un spécialiste de l’affaire Ben Barka, des secrets de l’instruction à propos de mandats d’arrêt internationaux lancés contre des sécuritaires marocains en 2007*soupçonnés d’être impliqués dans la disparition de Mehdi Ben Barka. Miloud Tounsi, concerné par ces mandats d’arrêt, a perdu dans un premier temps son procès contre le journaliste Tual avant de s’attaquer à Me Buttin.
En faisant appel de la relaxe prononcée par le juge en faveur de Me Buttin, Miloud Tounsi et ses avocats font preuve d’acharnement et de volonté d’intimidation pour tenter d’empêcher la famille Ben Barka et son avocat de poursuivre un travail, entamé il y a 50 ans, de recherche et de quête de vérité sur les circonstances exactes de l’enlèvement et la disparition de Mehdi Ben Barka.
L’ASDHOM qui était présente au premier procès l’an dernier, sera aux cotés de Me Buttin le 2 avril à Douai pour lui témoigner sa solidarité et son soutien indéfectibles.
L’ASDHOM dénonce ces procédés d’intimidation et considère que les poursuites pour « violation du secret professionnel » s’inscrivent dans une stratégie de blocages politiques et de complicités étatiques franco-marocains.
Bureau Exécutif de l’ASDHOM
Paris, le 1er avril 2015* Miloud Tounsi a été visé par un mandat d’arrêt international en 2007 dans le cadre de l’enlèvement de Mehdi Benbarka. Les quatre autres personnes sont : le général Hosni Benslimane, chef de la gendarmerie royale marocaine, Abdelkader Kadiri, ancien patron de la Direction Générale des Etudes et de la Documentation (DGED, renseignements militaires), Boubker Hassouni, infirmier et agent du Cab 1, une des unités des services marocains ultrasecrète, et Abdelhaq Achaachi, également agent du Cab 1.