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Le Collectif marocain des organisations de droits de l’Homme a saisi quatre rapporteurs spéciaux des Nations Unies sur les « restrictions » des activités de certaines associations des droits de l’Homme par le ministère de l’Intérieur. Le gouvernement marocain est tenu d’apporter une réponse à l’ONU.

Le conflit entre une partie du tissu associatif et le ministère de l’Intérieur atterrit à l’ONU. Le Collectif marocain des organisations des droits de l’Homme, qui réunit 22 ONG en confrontation directe ou en rupture de ban avec le pouvoir, vient de saisir quatre adjoints de Ban Ki-moon sur les « restrictions » de leurs activités par les services du département de Mohamed Hassad.

62 manifestations annulées depuis le 15 juillet 2014.
L’instance fait état de « violations » et de « dépassements » commis par les représentants de l’Administration territoriale à l’encontre des associations et des défenseurs des droits de l’Homme. Elle souligne en outre que les interdictions de ses réunions par les autorités ne s’appuient sur aucune base juridique et ne sont jamais justifiées. Depuis le 15 juillet 2014, le Collectif a comptabilisé la prohibition de 62 activités réparties sur l’ensemble du territoire marocain.

Le Collectif relève également que le siège de l’Association médicale de qualification des victimes de torture, qui prodigue des soins gratuits au profit d’anciens détenus politiques démunis, avait été la cible en septembre 2014 de deux effractions de domicile. Par la suite des plaintes ont été déposées contre X mais l’enquête menée par le parquet général n’a conduit à aucune accusation. Les locaux de l’Association de journalisme d’investigation ont subi les mêmes dommages sans que la police ne parvienne jusqu’à présent à identifier les coupables.

La saisine du Collectif de quatre rapporteurs spéciaux de l’ONU est soutenue par Human Rights Watch. « Les autorités marocaines s’obstinent à entraver les activités d’une importante organisation indépendante de défense des droits humains, malgré deux décisions judiciaires statuant sur l’illégalité des interdictions de réunions prévues par cette organisation », indique aujourd’hui un communiqué de l’organisation américaine.

« Le Maroc est tenu de s’expliquer ».

« Dans une première étape, les messages du Collectif seront examinés par les responsables onusiens. Ces derniers adresseront ensuite au gouvernement marocain des demandes pour donner une réponse. Celle-ci sera transmise, dans une troisième étape, aux membres du Collectif », nous confie Mohamed Zahari, le secrétaire général de la Ligue marocaine de défense des droits de l’Homme.
« La question des entraves des activités de certaines associations sera sur l’agenda marocain du rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression. Sa visite, sur invitation du gouvernement, est prévue entre fin avril et début mai », annonce Zahari.

http://www.yabiladi.com/articles/details/34962/maroc-associations-saisissent-l-onu-contre.html

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