La désignation du représentant de l’Arabie saoudite au poste de président du comité chargé de sélectionner les rapporteurs spéciaux de la Commission des droits de l’Homme des Nations unies est en totale contradiction avec les valeurs qui devraient dicter la composition et la conduite de cette instance.
L’Arabie saoudite est un Etat théocratique et sexiste, portant atteinte à tous les principes édictés par la Déclaration universelle des droits de l’Homme et aux pactes qui en découlent. La fréquence des exécutions capitales, l’assassinat programmé d’Ali Mohammed Al-Nimr, qui a pour seul tort d’être un opposant politique, l’absence totale de libertés politiques et de libertés individuelles, voici qui aurait dû interdire, à l’évidence, la nomination de l’Arabie saoudite à cette nouvelle responsabilité.
Cette désignation montre les limites d’un système international capable à la fois de promulguer des textes protecteurs des droits de l’Homme et de mettre à la tête d’une instance censée les protéger le représentant d’un pays qui les viole ouvertement. Ceci exige une profonde réforme des Nations unies.
La LDH ne peut que s’étonner de l’attitude de la France, qui ne s’est pas opposée à cette nomination. On voit là un nouvel exemple de ce qui guide la politique internationale de notre pays et qui se résume à ses intérêts financiers et géopolitiques. Ce n’est pas comme cela que la France pourra apporter sa contribution à la promotion des droits de l’Homme, comme à la résolution des conflits actuels.
Paris, le 24 septembre 2015
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