Le 19 novembre 2017, dans la province d’Essaouira au Maroc, 15 femmes ont trouvé la mort et plusieurs autres souffrent de blessures, graves pour la plupart. Ceci a eu lieu lors d’une « cérémonie » de charité et de distribution d’aides alimentaires  à des familles en nécessité venant de villages pauvres et marginalisés. Ces femmes ont laissé derrière elles une quarantaine d’enfants orphelins. Cette tragédie reflète, encore une fois, l’appauvrissement et la marginalisation que vivent de millions de Marocain-e-s dans un État où la richesse des dirigeants ne cesse de se multiplier et où des centaines de détenus politiques (RIF, Jadida, Zagoura, etc.) croupissent dans les geôles suite à des procès montés de toutes pièces.

La réalité de la prédation économique et de pillage des ressources du pays, laissant ainsi vivre les citoyen-ne-s dans la misère et l’avilissement. Comme à l’accoutumé, la réponse des responsables étatiques demeure la même – le chef de l’Etat se charge de financer l’enterrement des victimes. Une enquête sera ouverte pour s’empiler aux côtés des centaines d’enquêtes ouvertes sans jamais avoir de conclusions et enfin une fuite en avant politico-médiatique est en cours pour porter la responsabilité sur les victimes. Ainsi, le problème est détourné pour ne pas aborder les vraies raisons qui ont aboutis à cette nouvelle tragédie, notamment les politiques d’appauvrissement mené par l’Etat marocain depuis plusieurs décennies. Cet événement vient aussi dans un temps où les mobilisations sociales au Maroc (dans le Rif, Zagora, Imider…) sont toujours d’actualité et dont les revendications (le droit à une vie digne, la justice sociale, la droit à l’eau, le droit à la santé, et la liberté) témoignent de l’oppression que subit la majorité des marocains et marocaines.

Ainsi, nous, section Paris/IDF de l’Association Marocaine des Droits Humains :

·         Présentons nos sincères condoléances aux familles des victimes et souhaitons un bon rétablissement aux blessées ;

·         Dénonçons les politiques de paupérisation que subissent les classes populaires ;

·      Appelons l’ensemble des membres de l’AMDH à Paris ainsi que tou-te-s les citoyens et citoyennes à initier et à participer massivement aux initiatives populaires afin de soutenir le peuple marocain ;

·         Tenons l’état marocain pour responsable de cette tragédie ;

·        Réitérons notre soutien à toutes les mobilisations sociales en cours au Maroc et revendiquons la libération immédiate de tou-te-s les détenu-e-s politiques au Maroc.

 

 

L’AMDH-Paris/IDF

Paris, le 21 novembre 2017