L’Association Marocaine des Droits Humains Paris/Ile-de-France (AMDH-Paris/IDF) a appris avec consternation l’arrestation de 11 jeunes militants du mouvement du 20 février lors de la marche syndicale du 6 avril 2014 à Casablanca au Maroc.
D’après les témoins sur place, l’arrestation a eu lieu à l’intérieur du cortège. Les policiers ont encerclé les militants dès le début de la manifestation, attendant le moment propice pour intervenir, tabassant puis arrêtant 11 d’entre eux qui ne faisaient que scander pacifiquement des slogans dénonçant la situation désastreuse du pays.
Ils sont poursuivis pour « violence envers un agent de la force publique dans l’exercice de ses fonctions » (article 267 du code pénal marocain) et « participation » et « organisation d’une manifestation non déclarée » (article 11 et 14 du décret sur les rassemblements publics). Deux militants sont poursuivis en liberté provisoire. Neuf autres sont poursuivis en état d’arrestation. Nous précisons tout de même que la marche syndicale était parfaitement autorisée par les autorités.
Ces arrestations sont en contradiction flagrante avec le discours officiel et avec les engagements de l’État marocain notamment le «Pacte international relatif aux droits civils et politiques » ratifié par le Maroc le 3 mai 1979 et les articles 25 et 29 de la constitution de 2011 sur le droit et la liberté de réunion et de manifestation. D’autant plus que le Maroc vient de voter, lors de la vingt-cinquième session du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, le 28 mars 2014, une résolution portant sur la « promotion et la protection des droits de l’homme dans le contexte de manifestations pacifiques ».
Par ce communiqué, l’AMDH-Paris/Ile-de-France :
- Condamne vigoureusement ces arrestations arbitraires (en dehors de tout cadre légal) et ciblées.
- Estime que les raisons de l’arrestation de ces militants pacifiques sont liées à leurs opinions politiques et à leur engagement au sein du -mouvement du 20 février-.
- Demande la libération immédiate de tous ces militants et l’abandon de toutes les charges contre eux.
- Appelle toutes les personnes et organisations militantes au Maroc, en France et en Europe à faire pression pour obtenir la libération immédiate de ces jeunes.
- Affirme son attachement indéfectible à la cause des détenu(e)s politiques et d’opinion au Maroc qui sont environ 300 prisonniers (ères).
Le Bureau de l’AMDH-Paris/Ile-de-France
A Paris, le 9 avril 2014
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