Je livre ici mon témoignage de ce que j’ai pu voir/constater durant mon premier jour au Forum Mondial des Droits de l’Homme :
Arrivé à l’hôtel et après avoir régler les formalités standards, je me dirige vers le stand d’accueil des participant(e)s au forum. Personnel sympathique et accueillant. On m’indique la navette à prendre, je m’exécute. Dans la navette le chauffeur se plaignait du fait qu’il faisait le tour des hôtels mais que les participant(e)s ne se manifestaient pas, sauf à un hôtel où à chaque horaire de passage il trouvait un groupe de participant(e)s qui l’attendaient devant l’hôtel.
Arrivé à Bab Jdid, je fais la queue pour récupérer mon badge : quelques minutes ont suffit pour que j’arrive devant une personne très accueillante (encore une fois). Je donne mon nom de famille, mon badge est inexistant. La personne me dit qu’il faut faire une autre queue à côté pour refaire un badge. Je m’exécute et là je tombe sur une pseudo queue déstructurée comme on sait si bien les faire. J’apprends durant l’attente que le système informatique est en rade et que tous les badges ne sont pas prêts…
Il y a de plus en plus de monde et bientôt ça commence à se tasser. Bien entendu certain(e)s essaient de gruger ce qui n’arrange pas vraiment les choses, surtout quand on se dit que ces personnes viennent assister à un Forum des Droits de l’Homme. Les gens qui attendaient (moi y compris) se sont enflammés et on ne laissait personne gruger. Les vigiles ont joué le jeu. L’attente fut longue et pénible car on était serrés dans des barrières en métal. Les vigiles étaient -encore fois- sympathiques mais on sentait qu’ils commençaient à être débordés. Une personne aperçoit une amie à elle dans la queue. Elle vient vers elle, elles commencent à papoter, et elle lui dit qu’elle pouvait obtenir un badge même si elle n’était pas inscrite, et que même si les personnes qui délivrent les badges lui disait que son nom n’était pas sur la base qu’elle devait insister, que des ami(e)s à elle ont déjà fait ça et qu’ils ont pu obtenir des badges. Là je commence à sérieusement m’inquiéter…
Après quasiment 45 minutes d’attente j’arrive pour faire le badge, là ça commence à se friter avec les vigiles. Je récupère mon badge. Il y avait à présent une queue encore plus grande que celle où j’étais. La tension était bien palpable.
Devant Bab Jdid, il y avait un sit-in qui se passait calmement avec une centaine de personnes dedans.
Je prends une nouvelle navette pour Bab Ighli. Là ou se tient la session d’ouverture. À l’entrée, des gens se plaignaient du fait qu’ils n’arrivaient pas à rentrer. Arrive mon tour, je montre mon badge, la personne me dit qu’il me faut une invitation. J’indique en retour gentiment que je suis censé intervenir dans l’une des tables rondes dans les jours qui viennent et qu’à ce titre j’étais invité à tous les événements. La personne me signifie que si je n’ai pas d’invitation je ne pouvais pas accéder. Je n’insiste pas plus que ça et je décide de rentrer chez moi. Alors que je quittais, de plus en plus de gens manifestaient leur mécontentement. Et ce qui revenait par-ci par-là est que le fait qu’il fallait avoir une invitation n’était indiqué nul part. Et c’est vrai, à aucun moment il ne m’a été indiqué qu’il fallait que j’aie une invitation.
Pour ce premier jour, voici l’impression que je garde : Des moyens ont peut-être été mis à disposition mais la logistique et la communication ont été défaillantes. Je me demande d’ailleurs qui est le prestataire commandité pour gérer l’organisation. En tout cas, si l’histoire des gens qui arrivent à avoir des badges sans être inscrits se confirme, la situation deviendra risquée. Heureusement que dame nature a été clémente aujourd’hui…
Un dernier point, durant quasiment tous les moments que je décris plus haut, les gens étaient téléphones portables à la main et filmaient tout.
Demain et jusqu’à la fin de l’événement, je ferais un mini compte rendu de ce que j’ai pu constater sur place.
J’essaie d’être le plus neutre possible afin de laisser le soin à tout un chacun de tirer les conclusions qu’ils souhaitent. Je suis aussi conscient que, peut-être, d’autres personnes n’ont eu absolument aucun désagrément.
Sur ce, bonne soirée à toutes et à tous.
Jeudi 27/11/2014 : 21h20
Yassir Kazar