Communiqué de presse
Maroc : les documents de plaidoyer de l’ONG FEMED confisqués à la douane à la veille du Forum mondial des droits de l’Homme et des militants empêchés de participer
A son arrivée à l’aéroport de Marrakech le 26 novembre, la délégation de la FEMED s’est vue confisquer certains de ses documents de plaidoyer à la douane. Une pratique attentatoire à la liberté d’expression que condamnent fermement nos trois organisations.
En cause ? Une carte officielle du Haut Commissariat des Droits de l’Homme sur l’état des ratifications de la convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées reprise sur la brochure de présentation de l’association. L’équipe de la FEMED sur place s’est alors vue confisquer l’ensemble des brochures par la douane marocaine au motif que cette carte, représentant le Sahara occidental comme un territoire sans statut, était « une menace à la sécurité intérieure ».
Nos organisations condamnent cette fouille minutieuse de la part de la police des douanes que les six membres de la délégation de la FEMED ont subie à l’aéroport, et plus particulièrement sa présidente. Cette nouvelle mesure arbitraire alimente le climat de suspicion à l’égard des ONG au Maroc et s’ajoute à d’autres atteintes à la liberté d’expression, d’association et de réunion. Il y a quelques jours déjà, la FEMED , le REMDH et la FIDH alertaient sur la situation de l’AMDH, l’une de leurs associations membres marocaines victime d’entraves à ses activités de la part des autorités.
Plus encore, nos organisations déplorent les restrictions à la participation de défenseurs irakiens, syriens et libyens, dont deux partenaires de la FEMED et d’autres organisations, que les autorités marocaines ont interdit de territoire marocain en invoquant des raisons de sécurité. Alors que ces derniers sont déjà la cible d’exactions et de menaces dans leurs pays pour leur combat en faveur des droits de l’Homme, voilà qu’à présent ces derniers se voient empêchés de témoigner. Leurs témoignages et leurs expériences auraient enrichi les débats à venir.
La FEMED, le REMDH et la FIDH condamnent fermement ces mesures restrictives prises par le pays hôte de cette deuxième édition du forum mondial.
Nassera Dutour
Présidente de la FEMED
Vice-présidente du REMDHKarim Lahidji
Président de la FIDHMichel Tubiana
Président du REMDH