L’Etat marocain mène depuis plus d’une dizaine de jours une campagne de répression dans la région du Rif et plus particulièrement dans les villes d’Ait Bouayach, de Boukidan et d’Imzouren.
Les émeutes que connait la région atteignent leur paroxysme depuis 5 jours et la répression se durcit. La police nationale, la gendarmerie royale et des forces auxiliaires, qui étaient censées disperser les manifestants exercent aujourd’hui une répression violente sur l’ensemble de la population rifaine.
Des hélicoptères sont employés pour décharger du gaz lacrymogène sur les populations civiles. Les forces de l’ordre violent les domiciles, saccagent les commerces, tabassent des citoyens dans la rue et tirent souvent en balles de caoutchoucs. Des témoins parlent même de balles réelles.
Cette série de violence a commencé le 1er mars 2012 dans les villes d’Al Hoceima et de Nador, lorsque les forces de l’ordre sont intervenues pour mater des manifestations pacifistes des militants de l’ANDCM (Association Nationale des Diplômés-Chômeurs au Maroc), causant ainsi une cinquantaine de blessés.
Le mercredi 07 mars 2012 vers 1H du matin à Ait Bouayach, la police est intervenue violemment pour disperser un sit-in pacifique contre la cherté de la vie, tenu par des militants rifains en face de la Mairie de la ville.
Le 11 mars 2012, des scènes d’affrontement d’une violence rarement vue au Maroc entre la police et les manifestants ont eu lieu à Imzouren, lors d’une manifestation de soutien avec la ville d‘ Aït Bouayach.
L’association Marocaine des droits humains/Paris appelle à la cessation de tous les actes de violence dans le Rif et dénonce :
- La violence injustifiée à l’égard des civils
- La dispersion des sit in de manière illégale
- L’usage de substances chimiques dangereuses
- La violation des domiciles des citoyens
Bureau de l’AMDH/Paris
le 15 mars 2012
Contact presse : amdh.paris@gmail.com