Le 29 octobre 1965, Mehdi Ben Barka est enlevé à Paris devant la Brasserie Lipp. Son corps n’est jamais retrouvé. Mehdi s’est d’abord engagé contre le colonialisme français, en participant à la création du Parti de l’Istiqlal, l’indépendance, et en organisant la résistance populaire. En 1959 il provoque une scission de l’Istiqlal. C’est la naissance de l’Union Nationale des Forces Populaires (UNFP). Ce principal parti de gauche est opposé au régime royal. Mehdi Ben Barka s’exile délibérément en France, en Egypte et en Suisse, après l’accession du roi Hassan 2 au pouvoir. Il échappe en 1961 à une tentative d’assassinat. Il est condamné à mort en 1963 pour complot contre le régime monarchique et tentative d’assassinat contre le roi.
Par ailleurs, Mehdi Ben Barka n’était pas seulement une menace pour le régime marocain. Il était aussi le leader du mouvement tiers-mondiste et panafricaniste. Juste avant son enlèvement, il préparait la conférence tricontinentale dont les principaux objectifs étaient la lutte contre l’impérialisme, le colonialisme et la dénonciation du pillage du Tiers-monde. Son enlèvement met en évidence la politique clientéliste franco-africaine et les dysfonctionnements graves des pouvoirs exécutif, judiciaire et médiatique, en France et au Maroc. Cette conférence qui devait se dérouler en 1966 à la Havane, se voulait le point d’orgue de la convergence des mouvements de libération nationale et des luttes anticoloniales. Il voulait unir les « pays du sud » dans une dimension anti-impérialiste.
A l’occasion de cette commémoration, la commission préparatoire Nord France et la section Paris/IDF de l’Association Marocaine des Droits Humains :
- Se joignent à l’appel lancé par « L’Institut Mehdi Ben Barka – Mémoire Vivante » et le « SNES – FSU » appelant à un rassemblement à la mémoire de Mehdi Ben Barka le 29 octobre 2012 devant la Brasserie Lipp, à 18h.
- Considèrent que la responsabilité dans cet enlèvement incombe d´abord à l´Etat Marocain, mais aussi à l´Etat Français et que la responsabilité des deux Etats est entière dans le camouflage de la vérité.
- Demandent à la France d’aller jusqu’au bout du processus judiciaire pour mettre la lumière sur le dossier de M. Ben Barka.
- Demandent aux pouvoirs publics de «présenter les listes complètes des noms des 742 disparus, cités dans le rapport final de l’Instance équité et réconciliation (IER) dans lequel l’instance avait affirmé détenir des preuves évidentes concernant les circonstances, les lieux des enlèvements et les conditions des décès».
- Reconfirment sa lutte en faveur de la vérité pour l’ensemble des disparus dont le sort est encore inconnu, soutient les victimes de la disparition et leurs familles dans leur combat pour leurs droits.
- Considèrent que l’élan de la conférence tricontinentale avorté par les assassinats des leaders de luttes de libération anticoloniale doit continuer en appuyant la solidarité internationale entre les peuples. C’est pourquoi nous saluons fortement et nous soutenons l’appel du Forum Social Mondial pour « Un Maghreb des peuples ».
L’AMDH-Nord France (CP*) L’AMDH-Paris/Ile de France
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CP* : Commission préparatoire.