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Mesdames, Messieurs, chers camarades,

Tout d’abord, Au nom de l’Association Marocaine des Droits Humains-Paris et toutes les personnes qui ont contribué à l’organisation de ce rassemblement, je voudrais vous remercier d’avoir répondu présent à ce rassemblement aujourd’hui très important, et salue votre soutien à toutes les victimes des politiques répressives de l’Etat marocain.

Mesdames, Messieurs,

Nous sommes ici aujourd’hui pour attirer l’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur une situation qui devient de plus en plus alarmante au Maroc. Le 23 juillet 2014, suite à l’interdiction injustifiée d’une conférence de presse organisée par l’AMDH de la ville de Tahla , le pacha de la ville a avisé la section d’ « instructions de sa hiérarchie demandant d’interdire à l’AMDH d’organiser ses activités dans les salles publiques et ce au niveau national ». Cette déclaration est intervenue huit jours après celle du ministre de l’intérieur, le 15 juillet, devant la Chambre des conseiller(e)s du parlement Marocain. Ce dernier a exprimé son rejet pour  toutes associations de défense des droits humains les accusant, entre autres, d’ « affaiblir les forces de l’ordre » et de « servir des intérêts étrangers ».

Mesdames, Messieurs,

Les menaces déguisées des autorités marocaines ne sont pas resté lettre morte. Le Maroc connait aujourd’hui une accélération de la répression à l’encontre des organisations de défense de droits humains. Plus de 20 sit-in de l’AMDH ont été prohibés et environ 17 suspensions d’utiliser des salles publiques, préalablement réservées, sans aucun fondement ou justification censés .

Une multitude d’autres  organisations ont enduré des interdictions semblables telles que la Ligue Marocaine de Défense des Droits de l’Homme (LMDDH), l’Instance Marocaine Des Droits Humains (IMDH), la Fédération Nationale de l’Enseignement (FNE), L‘Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (ATTAC-Maroc) ou encore l’Association Nationale des Diplômés Chômeurs du Maroc (ANDCM).  La section Maroc d’Amnesty International qui a lancé une campagne internationale contre la torture au Maroc s’est vue interdire l’une de ses activités. L’association Freedom Now qui a pour objectif de défendre la liberté de la presse ainsi que la liberté d’expression s’est vu refuser son dépôt légal. L’Union Marocaine du Travail-Tendance Démocratique a connu le même sort quant au dépôt de son dossier légal. Et la liste des interdictions et donc de ces abus reste longue.

La répression continue au Maroc. Elle est l’accompagnateur « légitime » de tout pouvoir anti-démocratique. Son principal objectif est de s’opposer  aux droits et revendications des citoyen(ne)s et de tous les défenseurs des droits de l’Homme au Maroc. C’est la prise de décision non consultative et indigne d’un pays qui prétend être depuis des années en transition démocratique.

Mesdames, Messieurs,

Plusieurs personnes ont subi les foudres du pouvoir au Maroc. Donner des noms, c’est risquer d’en oublier d’autres. Le compte est élevé. Mais, afin de montrer la diversité de la répression étatique au Maroc, nous allons donner quelques exemples concrets de l’acharnement et la férocité du Makhzen envers nos militants et camarades :

On peut citer le syndicaliste Hamid Majdi qui subit un acharnement dû à son militantisme syndical ou les journalistes Ali Anouzla (ex directeur de Lakome), Hamid Mehdaoui (directeur de Badil), Ali Lmrabet (toujours interdit d’écriture) sans oublier Aboubakr Jamaï (forcé à l’exil). Oussama Hosne et Wafaa Charaf, militants de l’AMDH, condamnés pour avoir dénoncé la torture qu’ils ont subie. Aymane Haddad et Rochdi Aloula, militants actifs du mouvement du 20 février, attendant toujours leur jugement depuis plusieurs mois. Les militants du mouvement amazigh. Les militants sahraouis ; on peut citer Hassana El Ouali décédé suite à un manque de soins. Le militant de l’UNEM Mustapha Meziani est également  décédé suite à 72 jours de grève de la faim sous les yeux des responsables marocains qui n’ont pas bougé le petit doigt bien évidemment, cela serait tout de même étonnant venant de leur part. D’autres militants de l’UNEM sont en grève de la faim. Sans oublier l’oppression contre la gente féminine.

Mesdames, Messieurs,

Aujourd’hui des centaines de prisonniers politiques existent toujours au Maroc. Ces derniers vivent dans des conditions déplorables, et des endroits insalubres.
Malheureusement, nous ne pouvons pas être exhaustifs et très efficaces à notre niveau. Il nous faut des efforts considérables et un rassemblement de toutes les volontés individuelles ou organisationnelles pour espérer décompter et suivre toutes les exactions du pouvoir au Maroc. Ce dernier affiche l’image d’un pays où la situation des droits humains a connu des avancées, comme ne cessent de le répéter les autorités marocaines ainsi que les médias officiels. Cependant, nous ne pouvons que constater le contraire sur le terrain,. Un Maroc à deux vitesses opposées et avec un double discours évidemment.
Notre devoir est de rendre visible cette réalité dans son universalité. Notre devoir est de militer pour un changement concret et durable. Notre devoir est de faire face aux atteintes aux droits et libertés individuelles de toutes les personnes sans exception.
Nous devons faire face à la répression car c’est à travers notre solidarité que nous pouvons y parvenir.

Mesdames, Messieurs,

En guise de conclusion, nous tenons à remercier toutes les personnes présentes ayant apporté leur solidarité à notre cause aussi difficile soit-elle. Nous remercions les sénatrices, les sénateurs, les personnalités publiques, les organisations, en France, en Belgique, au Canada, aux Pays-Bas, au Maroc ainsi que le monde arabe dans son ensemble.
Notre lutte pour un monde sans oppressions ni répressions est commune.

Pour l’AMDH-Paris/Ile-de-France
Le 01/11/2014

 

Contact :

Tél : 06 18 66 15 58

Youtube : www.youtube.com/user/AMDHPARIS

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