Alors que dans quelques jours s’ouvre à Marrakech le Forum mondial des Droits de l’Homme, qui se veut être une plateforme de dialogue entre tous les acteurs impliqués dans la promotion des droits de l’Homme, au premier rang desquels se trouve la société civile marocaine, l’AMDH Association marocaine des droits de l’Homme, membre de la Fédération euro-méditerranéenne contre les disparitions forcées, ainsi que d’autres associations marocaines sont victimes d’une campagne d’entraves à leurs activités.
« Du dialogue local au global, un dialogue pluraliste »
« Mobiliser tous les acteurs dans leur diversité »
Voilà deux notions clés au cœur du Forum des droits de l’Homme. Et pourtant… force est de constater aujourd’hui que la situation et la raison d’être des associations marocaines est menacée.
En effet, la Fédération euro-méditerranéenne contre les disparitions forcées (FEMED) a suivi avec attention et déplore les nombreuses interdictions et pressions qu’a subies l’AMDH. Depuis plusieurs semaines, cette dernière voit ses activités sérieusement compromises : près d’une quarantaine d’actions prévues (réunions, séminaires) ont été interdites par les autorités, dont une vingtaine le même jour. Plus encore, plusieurs membres de l’association ont fait l’objet de poursuites judiciaires.
La FEMED condamne fermement ce climat qui va à l’encontre du droit des associations de mener librement leurs activités de sensibilisation, de plaidoyer et d’éducation aux droits de l’Homme et à l’encontre des valeurs promues par le Forum mondial des droits de l’Homme, et va jusqu’à menacer l’existence même de ces associations en compromettant toutes leurs activités.
Si le droit international, et plus spécifiquement le système de protection des droits fondamentaux, a considérablement évolué ces dernières années, c’est en premier lieu grâce au travail des organisations non gouvernementales de par le monde entier. A ce titre, la FEMED tient à rappeler que la situation et le travail des défenseurs des droits de l’homme et des associations de droits de l’homme sont des éléments essentiels pour la promotion des droits de l’homme, pour leur universalité et leur effectivité.
La FEMED dénonce donc ces atteintes et exprime son profond soutien à l’AMDH, association membre qui a mené et ne cesse de mener avec la fédération un combat infaillible et exemplaire contre la pratique des disparitions forcées, contre l’impunité et pour la vérité et la justice.
La FEMED appelle les autorités marocaines à cesser toute entrave à l’encontre des associations marocaines, à encourager leur travail et leur mission qu’elles se sont données, et à favoriser un véritable dialogue avec la société civile au Maroc.
Paris, le 18 novembre 2014
Pour la FEMED
Nassera Dutour
Présidente